la Saint-Jean-Baptiste

23 june 2011 by Frederic Lapointe

À la veille de cette fête de la Saint-Jean-Baptiste, j’ai voulu vous partager un peu l’histoire derrière cette fête maintenant devenu une journée fériée depuis 1925.

Les origines des célébrations du 24 juin sont immémoriales. Chez les païens, le solstice d’été qui, selon le calendrier julien, tombait le 24 juin, était célébré par des feux de nuit symbolisant la puissance fertilisante du soleil, ces feux de joie demeurant encore aujourd’hui le symbole le plus ancien de la fête. En plus de son caractère de rite de passage saisonnier, la fête du solstice d’été marquait également un jalon dans le cycle de production agricole, alors que s’entamaient les grands travaux agricoles qui ne s’achèveraient qu’à la fin de l’été.[] Pour lutter contre le paganisme, les évêques implantent des sanctuaires de Saint Jean Baptiste dont la fête doit se substituer au culte des divinités barbares. Plus largement, la fête prit, au sein de la cosmogonie chrétienne, une importance non négligeable, marquant, à six mois exactement, le pendant de la naissance du Christ célébrée par la fête de Noël qui symbolise elle-même, avec le solstice d’hiver (le jour le plus court de l’année), le début du triomphe de la lumière sur les ténèbres.

Ainsi, l’un des sanctuaires les plus caractéristiques concernant cette lutte d’influence est celui de Saint Jean Baptiste d’Audresselles, en France, un sanctuaire surélevé, d’où l’on voit le soleil se coucher dans la mer.

Les Origines

En Syrie et en Phénicie, le solstice donnait lieu à une grande fête en l’honneur de Tammuz, qui commençait la veille au soir, comme dans la Saint-Jean traditionnelle.

Le culte du feu associé au solstice d’été se retrouve également en Chine, en Turquie, dans les rites vaudous, chez les Incas. La fête est également très vivace en Scandinavie.

En Belgique, à Mons, jusqu’en 1822, la Saint-Jean se fêtait par l’allumage d’un feu dans chaque quartier. Ce feu était accompagné d’un coq en cage. Les feux sont montés grâce aux récoltes de bois des enfants. Un concours de chant a aussi lieu à la Saint-Jean. Le premier prix en est un coq vivant. Depuis le 23 juin 1990, une nouvelle fête a repris grâce à un comité formé pour la circonstance, l’association non lucrative Les Feux de saint Jean. Au départ, des cortèges accompagnés de tambours parcouraient la ville pour annoncer la mise à feu d’un bûcher sur la place Nervienne.

En Espagne, cette fête est célébrée aussi dans plusieurs endroits (villes et villages). Elle symbolise le combat entre les forces du Bien et du Mal (Dieu et Satan), avec le triomphe du premier. Il est célébré la nuit du 23 au 24 juin. Le feu est le protagoniste, puisqu’il est considéré un élément purificatoire. Les jours précédant la fête, les jeunes apportent du bois pour faire un feu de joie, et l’allumer la nuit. Quand le feu de joie est plus ou moins consommé, les gens sautent par-dessus. Ainsi, et selon la tradition et la croyance populaires, on expulse les impuretés et on éloigne les maléfices.

En France, la fête de la Saint-Jean était traditionnellement, dans la plus part des paroisses de France, la fête de la Jeunesse avec des jeux et des rites de passages qui étaient à la fois le moment de réception des nouveaux membres de la bachellerie du village ou du quartier (les adolescents), et l’élection du roi et de la reine de la Jeunesse pour la nouvelle année. Cette fête, qui était celle de l’apogée de l’Été, était fortement marquée par la musique. Elle commençait le matin avec la messe de la Saint-Jean au cours de laquelle on chantait et jouait l’Hyme à saint Jean-Baptiste qui a donné son nom aux notes de musiques, et comportait toujours le soir une veillée avec un grand feu allumé avec des bûches que les jeunes gens et les jeunes filles étaient allés mendier les jours précédents dans chaque maison. Elle se terminait par un bal nocturne.

À Rennes (Ille-et-Vilaine), sur le territoire de la paroisse Sainte-Thérèse, au sud de la gare, dans les années 1950, se déroulaient deux événements le soir de la Saint-Jean : un feu place de l’église (un caractère religieux) et un feu place Bir Hakeim (un caractère festif)

Au Canada, La fête débarque en Amérique avec les premiers colons français. Les premières célébrations de cette fête chrétienne en Nouvelle-France auraient eu lieu dès 1606, des colons français se dirigeant vers ce qui deviendrait l’Acadie faisant escale à Terre-Neuve et célébrant, le 24 juin, la Saint-Jean-Baptiste sur les côtes. Le 24 juin, 1880, les citoyens de la ville de Québec participant aux festivités de la St-Jean-Baptiste se font chanter un autre Ô Canada, aujourd’hui hymne national du Canada. Il devient populaire très rapidement et on le désigne même comme « hymne national » des Canadiens français.  En 1908, le pape Pie X fait de saint Jean-Baptiste le patron spécifique des Canadiens français. La procession de chars allégoriques est introduite en 1874. De 1914 à 1923, les défilés n’ont pas lieu.

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